Jaloux, je n'y peux rien, c'est tant mieux ou tant pis
Si tu savais vraiment à quel point je le suis
Tu en serais fâchée, ou blessée, ou ravie
Ou peut-être amusée, que je le sois ainsi
Jaloux de tous ces mots que d'autres ont su te dire
Et de tous ces chefs-d'oeuvre que j'aurais dû t'écrire
Jaloux de tes secrets, jaloux de tes mystères
Jaloux de tes envies, jaloux de tes prières
Jaloux de ces objets touchés par ton regard
Jaloux de tes pensées, jaloux de ta mémoire
Et de ces larmes qui naissent tout droit de tes yeux
Du parfum dans ton cou, du vent dans tes cheveux
Jaloux de ce soleil qui chaque jour te touche
De ce sol à tes pieds, de cette eau à ta bouche
Jaloux de ta sueur, jaloux de tes désirs
De ces draps qui t'accueillent, de l'air que tu respires
Jaloux de tes silences et jaloux de tes mots
Jaloux de ces tissus qui épousent ta peau
Jaloux de ce miroir qui te voit sans effort
Et jaloux de ces ombres dessinées sur ton corps
Jaloux de tes douleurs, jaloux de tes colères
Jaloux de tes saveurs, de tes mains qui me serrent
De ce que tu me donnes, de ce que tu me prends
De ce que tu pardonnes, de tes ressentiments
Jaloux de ce moment où tout a commencé
Jaloux de mon plaisir quand il est retombé
Jaloux de ton futur, jaloux de ton passé
Jaloux du temps qui passe sans jamais te quitter
Sans jamais te quitter
Sans jamais te quitter