Les déboucheurs de bonnes bouteilles les chanteurs de chansons à boire
Tous les caresseurs de rondeurs dans les champs des vignes du Seigneur
Les saucissonneurs à dix heures les siroteurs du blanc de Loire
Les clexandre bienheureux et tous les visiteurs du soir
Les qu'ont jamais les poings fermés sauf quand ils sont au fond des poches
Tous les fumeurs de calumet, inconditionnels de la paix
Ceux qui n'ont pas voulu marcher en rang par deux, pas cadencé
Planqués dans les entre deux guerres et qui préfèrent l'Entre Deux Mers

Où vont-ils-donc les compressés
Ceux-là qui courent tout l'temps ?
Ils courent après leur enterrement
J'préfère de loin J'préfère de loin

Tous les joyeux faiseurs de rien ceux-là qui comptent jamais leur temps
Les pousseurs de poils dans la main ceux-là qui sont toujours contents
Ceux-là qui font jamais d'secousses et qui faut pas trop qu'on les pousse
Tous les derviches tourneurs de pouces et tous les ceux-là qui s'la coulent douce
Tous ceux-là qui s'endorment debout et les déliceurs de Capoue
Les grands penseurs à rien du tout, les poseurs de mains sur le g'nou
Les casseurs de réveil-matin ceux-là qui ratent toujours leur train
Tous les coincés au fond du pieu et les rameurs au coin du feu

Tous les «tant pis v'là qu'c'est trop tard» qu'arrivent à la bourre au turbin
Ceux qui remettent ça au lend'main «On sait jamais, on verra bien»
Ceux qui s'en vont les bras ballant et les «temps perdus sur un banc»
Les mâchonneurs de romarin, les adosseurs de meules de foin
Les adorateurs de Bacchus et d'cphrodite et de Vénus
Toujours aux abords des tonneaux à siroter le vin nouveau
Même avec une coupe à la main et les idées libidineuses
L'aut'main peut encore honorer de plantureuses voluptés