- Un chat noir devant ma porte, cinq sur moi !
Me regarde d’un œil torve, cinq sur moi !
Je serre avec force ma main de fatma.
Prise de panique
J’ai fait cent dix fois
Le salut bouddhique
Et le signe de la croix !
La terreur me cloue sur place, cinq sur moi !
Hier soir j’ai brisé ma glace, cinq sur moi !
Sept ans de malchance, de tuiles et d’effroi !
Sept ans de galère s ‘abattront sur moi
Sept ans de misère
Cinq, cinq, cinq, cinq, cinq sur moi !

Ça m’fait peur la vie
Ça m’fait peur l’amour
Non je n’aurais jamais dû prendre un rendez-vous
Avec ce type si doux qui s’impatiente dans le café
Et qui va s’en aller,
Comme tous ceux avant lui qui l’avaient précédé !

- Je me suis cassé un ongle, cinq sur moi !
J’ai rêvé de dents qui tombent, cinq sur moi !
J’ai des sueurs froides dans mon pyjama.
C’est prémonitoire,
Je cours au fracas,
Vite, vite une armoire,
Il faut que je touche du bois !
J’ai mis mon pull à l’envers, cinq sur moi !
J’ai renversé la salière, cinq sur moi !
J’sors dans les ruelles mais droit devant moi,
Il y a une échelle et c’est la cata
Faut que j’passe sous elle
Pour aller jusque là-bas.

Livide, exténuée,
J’arrive au café,
Il est là Dieu merci il sourit
Mais sur lui
Il porte un complet vert, un œillet rouge à son revers
Et sur le comptoir noir
Un gros pain campagnard est posé à l’envers !

- Sur le champ, je prends la fuite, cinq sur moi !
Mais le type se précipite derrière moi,
Faut que je le sème, je presse le pas
Il parvient quand même à saisir mon bras
Il me dit je t’aime et je veux vivre avec toi !
Il me soulève et me porte jusqu’à chez moi
Le chat noir devant ma porte reste coi
Le complet vert vole par-dessus le sofa
C’est vendredi treize, j’ai changé mes draps
Priez Sainte Thérèse, Sainte Rita priez pour moi !

J’ai plus peur d’la vie
J’ai plus peur d’l’amour
Depuis qu’j’ai succombé au charme du type si doux
Il n’y a plus de signe de croix, de Sainte Rita, de cinq sur moi.
Le chat en est baba !
Avec mon type, on a cinq gamins sur les bras !
Rhamsa !