Tu fermes les yeux pensant que tu oublieras vite
Un mauvais rêve, un cauchemar qui s’effrite
Il sort. Tu restes un moment les yeux fermés
Quelques minutes, une heure… Ça t’as oublié
La douleur au ventre elle, elle est toujours pas passée
Tu ouvres les yeux et tu comprends que ta vie a changé
Que tu n’seras plus jamais comme avant
Insouciante et confiante comme une enfant
T’as 9 ans mais tes rêves se sont éteints
T’as 9 ans et tu trembles jusqu’à demain

Il t’a souri comme un père
Tu t’es fié à son air
Ton cœur se remplit de colère
Ton corps vide ses prières
T’aurais voulu être un géant
Pour courir loin devant
Toi la gamine de 9 ans
Qui a peur chaque instant

Tu voudrais sortir de ce corps
Tremblant de honte et de peur
Tu voudrais leur raconter tes cris assourdis
Mais tu n’oses pas bousculer leur esprit
‘Ce sont des choses qui ne se disent pas
Ce sont des choses qui ne se font pas
Garde-le pour toi ça passera
Ce sera ton secret et puis voilà’
Tu penses qu’ils te glisseront ces paroles
Froidement, ‘mieux vaut taire ce viol’

T’as 25 ans et le silence reste ton ami
Tu deviens mère et protectrice pour la vie
Tu continues à vivre avec cette balle dans l’ventre
Elle fait partie de toi maintenant, elle est au centre
De ta vie, de ta respiration, de ton cœur, de ton corps
Tu pourrais te dévoiler mais tu penses à tort
Qu’on pourrait te juger, te montrer du doigt
Comme si tu étais devenue une hors la loi
Alors que c’est lui qui devrait être jugé
L’homme qui a volé ta part de liberté

Il t’a souri comme un père
Tu t’es fié à son air
Ton cœur se remplit de colère
Ton corps vide ses prières
T’aurais voulu être un géant
Pour courir loin devant
Toi la gamine de 9 ans
Qui a peur chaque instant

Chère madame le temps a passé
Ça fait longtemps ouais la vie a changé
Tu vois des : #balancetonporc se répéter
Tu cogites tu décides enfin de te lever
De dire tout haut OUI ça m’est arrivé
Écoutez-moi. J’ai à vous parler
Plus de honte pour cet homme disparu
Tu es volontaire, confiante et résolue
Tu es fière de toi et de ta raison
Tu acceptes les je t’aime et tu as raison

Il t’a souri comme un père
Tu t’es fié à son air
Ton cœur se remplit de colère
Ton corps vide ses prières
T’aurais voulu être un géant
Pour courir loin devant
Toi, la dame de 60 ans
Qui n’a plus peur maintenant