Excusez moi, excusez moi d’interrompre le moment fort de votre comédie musicale mais j’ai une proposition à vous faire.
- (Pompon) C’est qui ?
- (Marie) Qui êtes vous ? Et ou êtes vous ?
- Derrière vous, retournez vous ! Voilà, regardez maintenant, vous voyez cette grande toile blanche en face de vous ?
- (Pompon) Ah oui !
- ( Marie) oui !
- Eh bien c’est un paysage de neige, et moi je suis la toute petite skieuse à l’intérieur, regardez, le personnage, eh bien c’est moi. Quand je pense que tout le monde me prend pour un homme...
Enfin bref, il y a trop de place pour moi ici Pompon, alors si tu veux, tu peux venir me rejoindre, ah c’est pas la banquise, mais ça y ressemble.
Et puis tu peux me croire, c’est de la bonne neige, de la vraie poudreuse, j’y suis depuis 1904 et elle est toujours aussi fraiche.
- Qu’est ce que je fais, j’y vais ?
- Mais bien sûr puisqu’elle te le propose.

- Bon ben, j’y vais...

- Oh, regarde Marie, c’est super, je fais des galipettes, j’ai de la neige partout, sur le museau, sur les pattes....tu viens ?
- Je ne peux pas, je suis en tutu, je vais me geler les fesses.
Pompon envoya un bisou à la petite Marie, puis s’enfonça, et disparu dans le paysage enneigé de Cuno Amiet.
-(Marie) Salut Pompon, bon voyage

Mais n’ayez pas peur, vous trouverez toujours Pompon à sa place habituelle au musée d’Orsay. Vous pourrez encore l’admirer et le photographier, mais soyez sûr que son esprit est ailleurs et qu’à la nuit tombée, il sait où aller pour mener secrètement sa vie d’ours polaire.
Dans ce grand espace sans fin, cette
neige éternelle créée par
un pinceau, qui, magie de l’art, ne fondra jamais.