Ma fille est si blonde
Qu’à Paris, les oies
Les dindes qui abondent
La désignent du doigt
Ma fille à tout l’monde
Mon amour à moi
C’est pas le bout du monde
Mais ça y va tout droit

La première fois que je l’ai vue
La pluie tombait tout droit des nues
Sans dire un mot, elle est venue
Et m’a fait un toit dans la rue
Quand le soleil est revenu
Elle avait déjà disparu
Sur mes lèvres, il n’y avait plus
Qu’un certain goût qui avait plu

Les yeux de ma blonde
Me suivent pas à pas
Et dans mon cœur, ils s’enfoncent
A petit feu, à petits pas
Comme d’autres sur un fil
Qu’on appelle des funambules
Dans mes rêves, elle déambule
Comme au fil de l’onde, une bulle

C’est ainsi qu’elle m’est revenue
Sans crier gare ni salut
Elle était si blanche et si nue
Que, d’un doigt, je l’ai retenue
Lorsque le soleil s’est couché
Parmi ses longs cheveux défaits
Auprès de moi, elle dormait
Et mes amours lui ressemblaient

On dit que la lune
Rime avec la brune
Moi, ma brune est blonde
J’emmerde la Joconde
Chaque fois qu’elle s’allume
On dirait qu’elle se noie
Une sorte de clair de lune
Avec des bas de soie

Ma fille à tout l’monde
Mon amour à moi
C’est pas le bout du monde
Mais ça y va tout droit
Oh ! Non, c’est pas le bout du monde
Mais ça y va tout droit