Quand elle descend de l'autobus
Moitié mystère, moitié Vénus
Fleur des nuages
Elle ne sait pas qu'un œil d'Etna
Qui vibre au tempo de ses pas
Suit son sillage

Est-elle la fille d'un consul ?
A-t-elle cette voix de bulbul
Qui vous enivre ?
Sort-elle d'un tableau de Vinci ?
Je la regarde et je me dis
"Bien trop jolie pour être libre"

Dans mon bureau, malheur, bonheur
Je passe mon temps à guetter l'heure
Qui me délivre
Je monte au ciel, je fige ma vie
Quand une voix intérieure me dit
"Bien trop jolie pour être libre"

Elle a le maintien des nobles statues
Qui ornent les parcs de l'avenue
Elle éveille en moi d'étranges appétits
Où se mêlent la soif, la faim et la maladie
Tournez, grisants flocons de neige !
Tourne, manège !

Je voudrais faire, ainsi soit-il,
Ce geste ô combien difficile
De lui parler comme dans les livres
Je l'idolâtre, je la déifie
Malgré cette voix qui psalmodie
"Bien trop jolie pour être libre"

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