Je suis né d’autre part, ces pays d'où l'on vient
Etranger de naissance, je regarde demain
Un chemin qui s’enfuit loin des rouges rivières
Mon pays est un cri, une danse qu’on vit

Ça te manquera
Les aurores boréales et les lianes d’argent
Ça te manquera
Les toits plats des terrasses et les figues barbares
Ça te manquera
Les reflets insoumis dans l’écho de ces ondes
Danser toute la nuit la jeunesse du monde

Je suis né de nulle part et je suis loin des miens
Les racines en souffrance dans un triste jardin
Les routes bien tracées, elles n’en valent pas la peine
Mon coeur est assourdi par la ville et le bruit

Ça te manquera
Les diamants mandarins qui font danser les branches
Ça te manquera
L’eau-de-vie savourée un éternel dimanche
Ça te manquera
Les flancs bleus des montagnes qui épousent ses hanches
La peau de cette fille, pour la première fois

Vive demain, les pieds dans l’eau
Cocktail sur le sable chaud
Insouciant soleil au bout des lèvres
Pas d’limites, le bout d’mes rêves
Il paraît que la misère serait moins pénible au soleil

Ça n’te manque pas
Les sirènes et le bruit de la ville en souffrance
Ça n’te manque pas
Se noyer dans la nuit et son effervescence
Ça n’te manque pas
Le béton, les trottoirs, les buildings d’argent
Le battement des néons qui rythme nos efforts

Ça n’te manque pas
Les rencontres indécentes jusqu’au bout de la nuit
Ça n’te manque pas
Les amitiés d’un soir qui jamais ne s’oublient
Ça n’te manque pas
Le parfum sans odeur, le début d’une pluie
La peau de cette fille pour la dernière fois