Thiago, le pire des charos, va à sa soirée
Je donne des détails pour bien faire son portrait
1m80, yeux bleus, à moitié portugais
Il répond aux attentes des meufs pour les nicker
Met sa chemise, ses shoes, son parfum
Prend sa montre, sa caisse et ses tchoins
Il se gare de travers : il s'en bat les reins
Veut être en Y comme Jul ou Chris Brown
Entre dans la boite reconnu comme Jay Z
Dans sa tête, il n'y a pas trop d'ennuis
Les questions sont toutes calmes et tranquilles
"Qui je vais gérer : Camille ou Noemie ?''
On se connait pas, m'appelle pas baby
Arrête de prendre la grosse tête ''de gorille''
Dans le ring, tout le monde s'fait ken par Ali
Tout d'un coup, dans la boite, ça sent le roussi
Dans le ciel volent des tonnes de rafales
En deux-deux, l'Elysée se prend une frontale
Celle là c'est pour les tits-pe, je voulais pas dire faciale
Bref, la guerre arrive et les hommes sont des baltringues
Personne n'avait prévu de se faire la malle
Pourtant, bien vite, tout le monde détalle
Très vite, il y a une rupture de stock de grail
Très vite, la valeur de la $ se taille
Obnubilé par tant de détails
Certains oublient de mettre leur gilet pare balles
Dans les cieux, les kalashs envoient des rafales
Ceux qui sont chanceux esquivent, trouvent des failles
De tous les côtés, ça pète, ça bombarde
Qui tire sur qui ? Personne sait où est le Mal
Dans les enfers, Satan kiffe le spectacle
Des cris des enfants qui se noient dans les flammes
 l'inverse, Dieu ne rentre pas au bercail
Quand ses créations se retrouvent en cerceuils
Il n'y a rien qui vaille dans le deuil
Ni lors d'un réveil sans jambes sous les décombres
Missiles dans bâtiments : personne ne les écarte
Dedans, les vrais musulmans prient : "Allah akbar"
Au milieu du chaos, les animaux restent calmes
Même si certains d'entre eux laissent couler une larme
La science fiction ne peut pas être fausse
Quand tout le monde se retrouve dans la fosse
Thiago se réveille dans un vacarme
Autour de lui, deux gars se battent
Avec des battes pour du riz en sac
Ils se la mettent comme des macaques
L'un dit : « Donne moi ça, sale bâtard »
L'autre répond : « Bouge de là, connard »
Thiago se barre en courant sa race
Dans le monde, il constate le désastre
Wifi, réseau se sont barrés dans les airs
Pétrole, gaz : tout est reparti sous Terre
La Tour Eiffel ne fait plus 300 mètres
Parfois, dans son périple, comme un bébé, il chiale
Les égouts ont pété, la merde fait des vagues
L'oxygène s'est barré, L'air est irrespirable
Dans un resto, une table est toujours en place
Ça ressemble à un miracle, ça ressemble à un miracle
Qui montre à quel point on avait de la chance d'être là
Dans ce monde sombre rempli d'ombres
Thiago se retrouve à slalomer entre les tombes
Comme si l'humanité était morte illico presto
Paysage de mort qui ferait trembler Thanos
Sur la route, embouteillages de voitures enfumées
Thiago voit des centrales nucléaires brûlés
Mais à des endroits, la Nature a subsisté
Ce qui est bien la preuve de Sa supériorité
Mais Thiago arrive dans un camp de survivants
Des kilomètres de blessés sous le soleil couchant
Thiago se fait virer car il n'est pas en sang
Comme dirait Niska, le monde est méchant
En parcourant le monde, il ne voit que désolation
Des déserts de cendres et des villes en fusion
Par hasard, Thiago trouve un rescapé qui rampe
Visage brûlé à moitié comme Harvey Dent
Ce gars explique que les gens devaient s'y attendre
Et au lieu de procrastiner, auraient dû se défendre
Ce sont ses derniers mots, il meurt dans le dépôt
La tête dans le caniveau et je pèse mes mots
Dans la foulée, Thiago repart vers l'horizon
Avec l'espoir que l'humain retrouve la raison
Avec l'espoir que Dieu nous pardonne un jour
Avec l'espoir que l'âme survit pour toujours