Vendredi 13

Lo :

Moi je crois pas qu'on y est pour rien, tout influence les parcours
Un humain est un humain, à la naissance y a que de l'amour
On n'est pas sur une île, on vit tous en commun, ça s'appelle société, on rattrape ceux qui tombe
c l'école celui-là c'était p'têtre ton copain, pourquoi donc est-il parti faire péter des bombes

Dacoche :

De ton statut confortable tu le regardes effaré
Ne le juge pas trop vite il est sans épaule pour pleurer
Rejeté, humilié, abandonné, jamais entendu
Il a pris les armes et marche au son de la rue

Refrain :

Mais la peur nous sauvera pas face à la haine donnons de la paix
Pour écarter les rapaces et que les fachos ferment leur clapet
crrêtons juste un peu de flipper, ça n'a jamais stoppé le danger
crrêtons juste un peu de fliquer, ça n'a jamais rien arrangé

Lo :

Les explications simplistes stigmatisent, ne viennent que blesser
Comment devient-on terroriste, avant de tomber, qu'est ce qui fait glisser ?
La violence n'apparait pas juste en écoutant des prières
Et le progrès ne se construit jamais sur des rejets, des barrières

Dacoche :

La singularité n'est jamais dangereuse
Les leaders d'opinion sont des crapauds belliqueux
Ils bavent leurs ordres mais ne prennent jamais les armes
Ils poussent au chaos sans tirer une larme

Lo :

Quand les politiques insultent, diffusent autant de malsains messages
Quand l'exilé atteint son but et que la police lui dit « dégage »
Quand les enfants et les adultes matent de travers une be-bar
Quand les médias exultent dès qu'un mec crie « cllahou akbar »
c chaque attaque, la machine part, on ressort toujours l'mauvais spectacle
On s'enferme dans nos faux remparts, les arguments deviennent des tacles
On se dit « pourquoi pas moi ? » j'avais déjà mis les pieds dans ce bar
Pourtant ces actes font moins de mort que la plus rare des maladies rares
On parle d'une poignée de suicidaire contre des milliers de militaires
Comment notre nation millénaire pourrait se penser si vite à terre
On peut dire ça tout en étant si triste pour ces morts inutiles
On a aussi craint ces moments, jamais trouvé tout ça futile

(Refrain)

On raisonne à sens unique quand on dénonce le communautaire
Les élites vont vers les élites, et ça n'alimente pas les commentaires
c London tous les Français vont boire des coups dans le même troquet
Quand à Paris les Soudanais se rassemblent ils se font matraquer
Nombreux sont ceux qui versent l'essence, donnent les briquets, prônent la vengeance
Cercle vicieux c'est double sens, pas d'issue sans intelligence
Je mettrai bien des tas de droite à ceux qui tapent sur l'état de droit
Je sors un pétard du fond du fond de ma boîte mais t'inquiète j'ai que des claques doigts

Dacoche :

Le raccourci facile et l'amalgame comme leitmotiv
Les leaders d'opinion pullulent et trouvent des tribunes
Dans la misère ils exploitent les forces vives
cu lieu de leur promettre la haine, présente leur la lune
Car elle est belle ! Elle est universelle !
Pour ceux dans l'obscurité elle est un beau repère
Elle donne envie de surpasser l'intemporel
Son bleu espace fait planer dans la stratosphère

(Refrain)

Lo :

J'entends des discours, j'entends cette malsaine résurgence
De mots rageants, de bruits qui courent, et d'un obscène état d'urgence
Les questions sont mal posées, comment tu veux des bonnes réponses ?
cu fond, c'est quoi le projet ? On se regarde tous et on se dénonce ?

Greg le Shakal :

Qui bascule quand ? Qui bouscule quoi ?
Comment se radicalise-t-on ? Comment et pourquoi ?
Quel parcours, quelles rencontres peuvent amener à de tels choix ?
Comment se construit la folie qui va ouvrir une telle voie ?
Pour chacun à sa manière la vie pèse son poids,
Chacun reclus dans la tanière de son cerveau je crois,
Rien ne justifie la haine, la mort de l'autre ou de soi,
Mais bien malin qui saura m'en expliquer le pourquoi

Dacoche :

Bienvenue mon fils dans la machine, dans ce monde
Nous ne sommes pas tous des frères, bonnes ou mauvaises ondes
Il y aura ton bonheur et puis il y aura les autres
Poésie ou malheur, les mauvais ne sont pas des nôtres
Mon fils, ta frustration, ta révolte exprime les à ton père
Mais n'ouvre pas ton coeur aux gourous avides de colère
Selon eux c'est l'autre la source de tout ton malheur
Pleure contre moi, mon fils, n'aie pas peur

(Refrain)