Une journée sans nuages, une paix ponctuelle
Loin des problèmes et des naufrages habituels
Mais dans ma tête le temps est au beau fixe
J’suis presque détendu, l’enfer est hors-service
J’ai même de la monnaie pour ceux qui font la manche
L’été la pauvreté ne prend pas de vacances
Dans mon quartier c’est pas Monte-Carlo
J’dégomme une bière ou deux assis au bord de l’eau
Les gens se croisent et respirent la déprime
J’calcule pas les bourgeoises et leurs airs de mépris
J’porte le pays en moi pas sur le porte-clefs
L’été je trace à pied, le bus est surpeuplé
Les vacanciers veulent qu’on parle en français
Ou qu’on soit des larbins pour des putains d’Anglais
Le tourisme de masse nous tape sur le système
J’suis un ancien, j’ai mes Cortez de NWA
J’aime le son des sirènes, les rappeurs de la Bay
Les Brigitte et les femmes de gardiens de la paix
J’ai grandi dans le coin, j’écoutais Santana
Ici la capitale ne s’appelle pas Paname

Le bitume est bouillant depuis le mois d’avril
Y a des sans domicile et demandeurs d’asile
La température monte mais ça j’ai l’habitude
Je m’écarte du monde sûrement par lassitude
Je surveille mes arrières et je patiente à l’ombre
Je traîne en bord de mer quand les journées s’allongent
Assis sous le soleil ou dans un incendie
Mec c’est la même, la vie m’a rendu insensible
Le soir le vent se lève on remet la capuche
Des filles remuent leur cul devant des bars à pute
J’ai remonté la rue sous le ciel étoilé
J’croise un jeune qui titube avant de s’étaler
J’crois que le disque d’or c’est pas pour cette année
Mais j’suis en place, toujours bien installé
La faucheuse était là moi je l’ai vue de près
J’suis le gars le plus froid sous 46 degrés