1.
Trois, quatr’, cinq, six, sept, huit voitures,
S’en vont au bois à petits pas
Histoir’ de montrer la nature
A des gens qui n’la connaiss’nt pas
Les cochers ont d’la fleur d’orange,
Les invités, les ch’vaux surtout
Et la mariée qu’est un p’tit ange
Sur sa rob’ blanche en a partout.

R.
C’est une noc’ qui se ballade
Et qui s’en va tout doucement
Prendre l’apéritif gentiment
A la cascade
En se prom’nant.

2.
L' marié dans la première voiture
Qu'est un coupé généralement
Pense : Dieu ! que le temps me dure,
J'voudrais l’mouv’ment
La mariée vierge très intacte
Se dit : Qu'est-ce qui va bien s'passer
Je ne connais que l'premier acte
J'crois, que l'dénoûment va s'corser.

R.

3.
Dans la s'cond' voilur' des d’moiselles
Rob's claires et geste exubérant
Se pavan'nt tandis qu'auprès d'elles
Sont des jeun's gens cravatés d'blanc
On y dit des choses très risquées
Dam ! ce jour-là c'est d'situation,
Et les p'tit s pas du tout choquées
Entretiennent la conversation.

R.

4.
Les parents viennent à la file
Un peu guindés dans leurs vêt'ments
Les mamans qu'ont la larme facile
Se reportent à l'ancien temps
Te souviens-tu d'ton Ernestine
Quand j'avais ma fleur d'oranger
Et les papas pens'nt en sourdine
J'aurais pas dû la déranger.

R.

5.
Les invités, foule diaprée,
S'entretienn'nt sur un ton banal
Du marié comm' de la mariée
Mais au fond y s'en fich'nt pas mal
On assure dit un' vieill' chipie
Que l'jeune homme a beaucoup vécu
C'qui n'empêch' pas r'prend une amie
Que comme les autres y s'ra déçu.

R.

6.
Là-bas dans les dernières voitures
Les grands parents venus d'très loin :
Des bonnes et des honnêtes figures
Qu'on voudrait r'miser dans un coin ;
Pourtant ils sont heureux tout d'même
Malgré leur habit étriqué,
Ces naïfs-là croient qu'on les aime
Parce que c'est eux qu'ont tout casqué.

R.