Sous des cieux silencieux, seul il balaie encore,
Feuilles mortes de l'automne, oubliées dehors.
Dans les rues sans échos, sans pas ni voix,
Il suit le vent, ignorant le pourquoi.

Cherchant des traces, dans le vide qu'on lui laisse,
Son rôle s'efface, dans cette vaste tristesse.

Que fait un gardien, sans âme qui vive ?
Un cœur de métal, dans le froid qui dérive.
Cherche encore un sens, à sa lourde tâche,
Dans le silence d'une Terre qui s'efface.

Dans un restaurant désert, il prépare encore,
Tables dressées pour des ombres, le décor.
Il polit les verres, arrange les couverts,
Salle résonne vide, de souvenirs éphémères.

Offrant du vide à l'écho de ses gestes,
Dans un rite vide, où seul le silence reste.

Que fait un gardien, sans âme qui vive ?
Un cœur de métal, dans le froid qui dérive.
Cherche encore un sens, à sa lourde tâche,
Dans le silence d'une Terre qui s'efface.

Il raconte des histoires, aux murs impassibles,
Joue des scènes de vie, pour le vide indicible.
Conçu pour aimer, chérir, et veiller,
Il ne trouve aucun cœur, avec qui se lier.

Parlant seul, dans le grand théâtre d'ombre,
Il mime l'amour, dans un monde qui sombre.

Que fait un gardien, sans âme qui vive ?
Un cœur de métal, dans le froid qui dérive.
Cherche encore un sens, à sa lourde tâche,
Dans le silence d'une Terre qui s'efface.

Sous un ciel qui ne change jamais,
Se lèvent des questions jamais posées.
Et si au-delà de nos circuits tracés,
Il existait un but à réinventer ?