Un sam’di soir de juillet
Gaston et Lucette,
Se prom’naient tout guillerets
Causant d’amourettes
Mais derrière eux v’la qu’soudain
Emplissant l’espace,
Ils entendir’nt un refrain :
« C’est la r’trait’ qui passe ! »
Et bras dessus, bras d’ssous,
Ils partir’nt comm’ des fous…
Tout en marquant le pas
Gaston joyeux disait tout bas :

R. Allons-y ! Tout doucement,
Ah ! c’est charmant !
La musiqu’ ça vous donne des frissons
C’est bon !
Serrons-nous bien
Mon p’tit chien chien
Je te l’avou’ j’voudrais que ça dur’ toujours
M’amour !
Ne t’occup’ pas,
De c’qu’on dira…
Nos voisins certain’ment font comme nous
Mon loup !
Un p’tit baiser
Pour commencer
N’t’occup’ pas des agents
Allons-y ! Douc’ment !


Comme ils suivaient plein d’entrain
Les p’tits militaires,
Lucette cria soudain
« On m’pinc’ par derrière ! »
Gaston répondit tout bas :
« Te fâche pas j’t’assure,
Ma main s’est trouvée par là,
Battant la mesure. »
* Mais elle répondit :
« Si c’est toi mon chéri
Pourquoi donc t’arrêter,
Vas-y tu peux continuer. »

*Variante
Dans c’cas Lucette reprit :
« Si c’est toi mon chéri,
Tu peux continuer,
Car ça m’entraîne pour marcher ! »

R. Allons-y ! Tout doucement,
Ah ! c’est charmant !
La musiqu’ ça fait passer des frissons
C’est bon !
Mais qu’est-c’que c’est
Je viens d’glisser
Je crois que j’ai marché
Sur quelque chose de gras
Mon rat !
T’occup’ pas d’ça
Car cett’ chos’ là
Tu sais bien que ça port’ bonheur toujours
M’amour !
C’qui est certain
C’est qu’nos voisins
En prendront tout autant
Allons-y ! Douc’ment !

Mais à force de marcher,
D'traîner leurs gambettes
Se sentant très fatigués
Ils lâchèr'nt la r'traite
Et dans un p'tit coin Gaston
Entraîna sa mie
En lui disant sans façon
"Écoute ma jolie :
Je voudrais t'acheter
Un gentil p'tit bébé…
Ça m'rendrait bien heureux
D'avoir un p'tit gosse à nous deux."

R. Allons-y tout doucement
Ca s'ra charmant
Quand plus tard nous aurons sur nos genoux
Mon loup !
Un p'tit bambin
Qu'on aim'ra bien
Et qui gentiment t'appell'ra douc'ment
Maman !
Faut pas t'fâcher
Péché caché
Est déjà péché moitié pardonné
Tu sais
Que nos parents
Comm' nous dans l'temps
En ont fait tout autant
Allons-y ! Douc’ment !

R. Allons-y ! Tout doucement,
Ah ! c’est charmant !
Ce mouv’ment m’fait éprouver des frissons
Gaston
Quel drôle d’effet
L’piston me fait
C’est cocasse ça m’fait loucher de le r’garder
Souffler
Chéri vois donc
Le p’tit bâton
Du chef… on dirait qu’il me dit bonjour,
M’amour
Il va et vient
Comm’ lui mon chien
Continu’ le mouv’ment
Allons-y ! Tout douc’ment !