Les gens, ils aimeraient pouvoir s'arrêter et dire
Tiens, quel beau parterre, quelle magnifique asymétrie
Et oh et quelle belle tonalité de brique
Mais on ne leur donne pas l'occasion non plus
Alors ils préfèrent rester devant leur téléviseur et c'est dommage
Moi, personnellement si j'avais dû concevoir ce genre de chose
J'aurai vu une habitation, tu vois de plain-pied
Avec de grands parterres très aérés
Un peu à la Frank Lloyd
Typiquement dans l'esprit des habitations japonaises
Parce que ces gens-là, malgré tous leurs défauts
Avaient compris beaucoup de choses

Ces quartiers-là
Portent le nom des arbres enterrés sous le décor
On arrive là
Au milieu de mille pavillons incolores
C'est ce qui m'a plu
Le rêve américain, tout prêt à se briser
Et dès le début
J'étais la flaque de boue dans l'allée de gravier
C'était la vie qu'ils avaient tous voulue un jour
Ils jouaient au foot dans les jardins et savaient dire bonjour
Quand il y avait une fête ils accouraient, dès qu'il faisait beau
Il y avait toujours des canettes et biscuits pour l'apéro

(Oh, oh) je suis le videur du quartier
(Oh, oh) je suis le videur du quartier

(Oh) méfiez-vous, défiez-vous
(Oh) cachez-vous, et lâchez-vous
Au moindre bruit

Je suis l'appel à la police aux accents de revanche
Quand ça me dit
Je suis le nuage qui vous cache le soleil du dimanche
Les petits ragots
Je suis la rumeur qui monte à travers les persiennes
Les belles autos
Je suis la jalousie qui plane au-dessus de leur domaine
Je suis la haie qu'on taille chacun de son côté
Le bienvenu qui a disparu du paillasson de l'entrée
Je suis le chien qui aboie, la tondeuse du matin
Je suis le plateau télé pendant la fête des voisins

(Oh, oh) je suis le videur du quartier
(Oh, oh) je suis le videur du quartier

(Oh) méfiez-vous, défiez-vous
(Oh) cachez-vous, et lâchez-vous

Demain
Y aura des caméras, des grilles et des cadenas
C'est certain
Ils auront tout appris et n'auront plus besoin de moi
Un beau jour
Le silence des oiseaux va les clouer au lit
Pris de court
J'aurais passé de belles années à apaiser leurs vies
Alors une fois encore je passerai mon chemin
Ici plus rien ne se passe, mon avenir est incertain
Je rendrai le quartier, je laisserai mes affaires
Je pars vers l'ouest je trouverai bien quoi faire

(Oh, oh) je suis le videur du quartier
(Oh, oh) je suis le videur du quartier

(Oh) méfiez-vous, défiez-vous
(Oh) cachez-vous, et lâchez-vous

(Oh) méfiez-vous, défiez-vous
(Oh) cachez-vous, et lâchez-vous