Un vieux papa voyant danser sa fille unique
Lui dit en pleurant lamentablement :
« Ma fille, tu ne peux savoir à quel point c'est tragique
Que tu ressembles tant à ta maman
Si je te dis ça, c'est que la frayeur me dévore
Quand je pense que ta mère nous a quitté un matin
Pour s'en aller alors que tu tétais encore
Avec un danseur argentin

C'est le tango qui a perdu ta mère
C'est le tango qui te perdra
(Si tu n'écoutes pas ton papa)
C'est le tango qui a perdu ta mère
Et l'a arrachée à nos bras
(En l'empoignant du haut en bas)
Qu'est-elle devenue, c'est un bien grand mystère
Qu'il vaut mieux qu'on ne perce pas
Dans ta mémoire
Garde bien mon histoire
Quand je pense aux déboires
Que déjà je lui dois
Mon cœur se serre
Ma détresse est amère
Ne fais pas comme ta mère
Reste auprès de ton vieux papa »

Pour cette enfant, ce fut bientôt une hantise
Chaque fois qu'au bal un tango préludait
Elle fuyait pour ne pas céder à son emprise
Car dans ses veines bouillait l'hérédité
Ces cavaliers intrigués par son attitude
Voulaient savoir pourquoi l'tango l'effrayait tant
Alors pour expliquer son étrange habitude
Elle répondait en sanglotant

« C'est le tango qui a perdu ma mère
C'est le tango qui me perdra
(Si tu n'écoutes pas ton papa)
C'est le tango qui a perdu ma mère
Et l'a arrachée à mes bras
(En l'empoignant de haut en bas) »
Suivant toujours les conseils de son père
Jamais la petite ne succomba
Si par la suite
Elle modifiant sa conduite
Elle aussi prit la fuite
Laissant seul son papa
Seule sans défense
Devant les autres danses
Elle avait confiance
À Julot, le roi d'la java

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