Rien de tel pour se divertir qu'une bonne pièce de théatre de boulevard.

Mari : *entre* Bonjour ! *applaudissements du public*
Gaston : Monsieur a-t-il passé une bonne journée ?
Mari : Excellente, merci, Gaston... Oh ! Excusez-moi.
Gaston : Ce n'est rien, monsieur.
Mari : Vous venez de laver le plancher...
Gaston : Ce n'est pas grave.
Mari : Et je rentre de la boue et de l'eau.
Gaston : C'est normal : vous rentrez du boue-l'eau [boulot]. *rires du public*
Mari : Eh bien, chérie, tu ne m'embrasses pas ?
Femme : Je sors.
Mari : Ah bon ? Moi qui m'attendais à être accueilli avec un bon petit plat... Je n'aurais pas dû m'y fier.
Femme : Effectivement, j'ai quelque chose de plat-m'y-fier [planifié]. *rires du public*
Mari : Mais comment peux-tu me laisser ainsi, tout seul ?
Femme : Ha ! Je ne parlerais pas de tes cavales de fin de journée !
Mari : Et avec qui sors-tu ?... Eh bien ? Tu gardes le silence ?
Femme : Une minute ! Je suis en train de ne pas te parler de tes cavales de fins de journée.
Mari : Ha, c'est vrai. *rires du public*
Femme : Je sors avec un autre homme, au revoir. *elle sort. Le public applaudit*
Mari : Mais... Gaston, ma femme me trompe avec un autre homme ?!
Gaston : Difficile à concevoir, n'est-ce pas ?
Mari : Comme vous dites : je ne vais pas laisser ma femme et un con se voir ! *rires du public* Comment peut-elle me tromper avec un autre homme ?
Gaston : Entre vous et moi, monsieur, n'avez-vous jamais fait la même chose ?
Mari : Tromper ma femme avec un autre homme ? Jamais ! *rires du public*
Gaston : Il est effectivement surprenant qu'elle agisse ainsi, monsieur : il me semblait que votre femme et vous aviez une rare complicité.
Mari : Oui, une complicité assez rare, je vous l'accorde. *rires du public*
Gaston : Je veux dire, vous étiez faits pour aller ensemble.
Mari : Oui : faits pour aller ensemble chez le notaire afin de divorcer ! *rires du public* C'est ce que je dis à tout le monde, mais personne ne me comprends.
Gaston : J'avoue, monsieur, que, moi-même, je ne vous comprends pas.
Mari : Et vous ne me comprenez pas non plus ? Mais ma parole, c'est le délire !
Gaston : Justement, monsieur : votre parole, c'est le délire. *rires du public*
Mari : Gaston, je veux que vous surveilliez les allées et venues de ma femme.
Gaston : Mais monsieur, je suis toujours ici, alors je ne peux surveiller que les venues.
Mari : Oui, c'est vrai : vous pouvez surveiller des venues, mais pas des allées.
Gaston : Je suis des-allées [désolé], monsieur. *rires du public*
Mari : Ce n'est pas grave.
Gaston : Puis-je toujours prendre la voiture pour faire les courses ?
Mari : Hélas, Gaston : je n'ai plus de voiture.
Gaston : Mais... Vous me faites marcher !
Mari : Évidemment, puisque j'ai plus de voiture. *rires du public*
Gaston : Mais comment cela est-il arrivé ?
Mari : J'avais une dette.
Gaston : Oh, une si belle voiture...
Mari : C'était vraiment une belle merde, cette dette...
Gaston : C'était vraiment une belle Mercedes... *rires du public et sonnette de porte*
Mari : Tiens ? Préparez-vous à applaudir. *ouvre la porte*
Détective : Bonjour ! *applaudissements du public*
Mari : Entrez. *le détective entre et le mari ferme la porte* Alors, vous l'avez vu ?
Détective : Oui, j'ai fait comme vous m'avez dit, monsieur : je l'ai suivi, elle est entrée dans un bistro, je suis entré aussi, je me suis aussi et je l'ai observé à travers les petits trous de mon journal.
Mari : Et alors ?
Détective : Au fait, vous savez ce que j'ai lu ?
Mari : Non.
Détective : Bill Clinton a f... avec une de ces secrétai... tout un scanda... tats-unis.
Mari : Je crois que vous devriez arrêter de faire des trous dans vos manchettes. *rires du public*

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