J’étais la dans la rue
quand ce type est sorti
avec un revolver
de la bijouterie
il portait un gros sac
rempli de trucs qui brillent
et qui à mon avis
n’étaient pas tous à lui

il m’a dit : « t’as rien vu »
moi j’ai dit : « si j’ai tout vu »
il m’a dit : « on peut s’arranger
on peut faire moitié moitié »
moi j’ai dit : « non »
j’ai dit : « pour moi moitié moitié c’est pas assez
je veux beaucoup plus… je veux au moins
fifty fifty »

j’attendais l’autobus
quand un olibrius
est sorti en courant
de la banque Belfius
il portait une valise
remplie à ras bord
de tous les billets
qu’il venait de cambrioler

il m’a dit : « t’as rien vu »
moi j’ai dit : « si j’ai tout vu »
il m’a dit : « on peut s’arranger
si tu veux on peut faire moitié moitié »
moi j’ai dit : « non »
j’ai dit : « pour moi moitié moitié c’est pas assez
je veux beaucoup plus… je veux au moins
fifty fifty »

j’étais là tranquillement
assis au soleil sur un banc
quand un mec avec une tête de coprophage
est sorti en courant
de chez le disquaire
ou il venait de dérober
les intégrales de Sheila
et de Dorothée

il m’a dit : « t’as rien vu »
moi j’ai dit : « si j’ai tout vu »
il m’a dit : « on peut s’arranger
si tu veux on peut faire moitié moitié »
je me suis mis à rigoler et puis
j’ai dit « non pas question….
pour moi moitié moitié c’est beaucoup trop
tu peux tout garder »

la morale de cette histoire
c’est qu’il est plus facile
d’écrire des chansons bizarres
avec des mots débiles
que d’écrire anticonstitutionnellement
en faisant pipi contre le mur de son bio gardin
et qu’il y a du vent