Jean-Baptiste, Grand Panache
Un orignal de par chez nous
Qui connaissait pas les vaches
Mais qui connaissait les loups
Un jour ses quat’ pattes agiles
Ont fait une centaine de milles
Pis i’ s’est r’trouvé en ville
Un beau matin du mois d’août
Un beau matin du mois d’août

Il s’en allait sans malice
Descendait l’chemin Saint-Louis
Quand il a vu la police
Qui courait, tirait sur lui
I’ s’est couché dans la rue
Des voitures sont apparues
Des grandes cages et pis des grues
Mon Jean-Baptiste était pris
Mon Jean-Baptiste était pris

Photographes et journalistes
Aussitôt sont arrivés
Ont entouré mon Jean-Baptiste
Puis interview pour la TV
Quand ils ont eu leurs images
Leurs cancans, leurs placotages
Jean-Baptiste était en cage
Pis tout l’monde s’était sauvé
Pis tout l’monde s’était sauvé

Après deux heures de voiture
I’ s’est réveillé au zoo
Entre quat’ belles grandes clôtures
Magané, quasiment fou
Là, i’ s’ennuie d’ses épinettes
Et lui qui était si honnête
On a flanqué sa binette
Su’ l’revers de vot’ trente sous
Su’ l’revers de vot’ trente sous

Le dimanche toute la famille
Se garroche à Charlesbourg
Feuilleter l’album de famille
Des castors et pis des ours
Forcément, y a Jean-Baptiste
Qui r’garde ça d’son grand oeil triste
D’un air de dire au touriste
Tu viens pus jouer dans ma cour
Tu viens pus jouer dans ma cour

Souviens-toi d’nos belles devises
Souviens-toi, cher Canadien
On a ben peur que tu dises
Qu’on est vis-à-vis de rien
Change de char, pis change de face
Mais change pas les choses de place
Fais attention d’casser la glace
C’qu’on t’dit là, c’est pour ton bien
Pis on te l’dit en américain