J’ai pété un carreau, j’m’introduis par la cave
Mon sac à dos est vide et je monte à l’étage
J’entre par effraction, j’suis dans les quartiers riches
Je porte un Smith avec la crosse enrobée d’adhésif
J’reste attentif, aucune raison de fuir
Je serre mon pied-de-biche entre mes gants de cuir
Je fais le job tout seul pour me faire plus de sous
J’veux l’argenterie, le portefeuille ou la boîte à bijoux
Leur chien sur le fauteuil m’observe d’un air stupide
J’ouvre tous les tiroirs, j’trouve un peu de liquide
Je traverse la cuisine, j’ai comme une petite faim
J’sors un sandwich de leur frigo américain
C’est trois heures du matin, les vieux bourgeois roupillent
J’entends craquer des marches alors je m’accroupis
J’suis tapi dans le noir, j’ai soudain comme un flash
Des pantoufles, un peignoir, un vieux fusil de chasse
J’ai des visions presque paranormales
Une juxtaposition d’images paradoxales
Une putain de marionnette entre les mains du diable
J’vais presser la gâchette, commettre l’impensable

Du sang sur les tapis de leur rez-de-chaussé
J’ai refroidi un vieux, j’sens monter la nausée
Ma balle visiblement s’est logée dans son cou
Péniblement, je l’examine mais ne sens plus son souffle
Le démon qui me guide affiche un grand sourire
Me félicite et puis m’annonce que ça n’va pas suffire
J’passe de l’homicide au sacrifice humain
Et je délire, je bois du sang comme dans un verre de vin
Je sursaute quand la femme du macchabée surgit
Elle m’insulte et s’empare soudain du vieux fusil
J’écarte le canon avant que le coup parte
Lucide ou pas devant le juge je serai le coupable
Alors je me déchaîne, épaulé par Satan
J’attrape mon revolver lui colle entre les dents
J’appuie sur la détente, j’suis dans un triple 6
Avec leur sang, je trace des symboles cabalistiques
J’ai souillé leur salon d’emblèmes ésotériques
L’impression que je tombe dans la schizophrénie
Ce piège a la couleur de la pire magie noire
La balle dans le barillet me tire de ce cauchemar