La p'tit' bergèr' s'en va aux champs,
Riant, chantant,
Sa guillonnette à son côté
Et son ciseau d'argent.
Son cher amant s'en va au prés,
En lui disant :
Belle bergèr' qui va si vit',
Attendez un moment.
Ne vous ai-je pas vue l'autre jour,
Près d'un amant ?
Et moi, tout seul dans mon jardin,
J'ai le cœur si chagrin.
N'avez-vous pas dans votre main
La bague au doigt,
Le rond d'or que j'vous ai donné ?
La belle, rendez-le-moi.
Tenez, Monsieur, v'la vot' rond d'or,
La bague aussi,
Je n'me soucie de vot' rond d'or
Et encor' moins de vous...
Oh, la belle, si j'ai mal parlé,
Pardonnez-moi,
À deux genoux je m'y mettrai,
La bell' dans un moment.
Non, non Monsieur, il est trop tard, Il n'est plus temps
Vous m'avez donné mon congé
Et moi j'lai pris.