Un soir un aimable garçon de seize ans
Né sans espérance et sans un sou d’argent
Dans l’eau de la Seine en se jetant d’un pont
S’apprêtait à noyer ses désillusions

Au moment suprême avant le grand plongeon
Une ombre surgit à côté du garçon
Un monsieur élégant et quadragénaire
D’une main solide contre lui le sert

Je sais ta détresse, lui dit son sauveur
Car je suis le Diable et je veux ton bonheur
Suis-moi et je te promets que dès demain
Tu auras de l’or bien plus qu’aucun humain

Mais, Diable moderne, j’ai changé de style
Je te le dis en dix mots comme en dix mille
Tiens ton âme moi je ne veux que ton corps
Une seule nuit et tu auras mon or

Monsieur Lucifer voulez-vous plutôt prendre
Mon âme car mon corps lui n’est pas à vendre
Dit le beau garçon qui avait des principes
Malgré son ardent désir de réussite

Au corps, dit le Diable, moi j’y tient très fort
Les âmes m’embêtent j’ai changé de bord
J’en ai plein l’enfer je ne sais plus qu’en faire
Il est parfois plaisant d’être terre à terre

La nécessité nous rend accommodant
Le garçon signa ce pacte séduisant
Et sauvant son âme à son corps consentant
Il suivit Satan jusqu’en son logement

Mais jetons un voile sur la sombre nuit
Qui pourrait décrire ce que Diable fit
C’est sûr qu’en enfer aussi bien qu’à Paris
On goûte à présent aux plaisirs interdits

Le petit jeune homme au tout petit matin
Crie « A moi fortune » mais l’or ne vint point
Il eût beau réclamer hélas il ne vit
Ni perles, ni saphir ni or ni rubis

Il demande au Diable « le pacte est rempli
Où est donc cet argent qui m’était promis ? »
« Allons lui dit l’autre pas d’enfantillages
On croit donc encore à Satan à votre âge ? »
« Allons lui dit l’autre pas d’enfantillages
On croit donc encore à Satan à votre âge ? »

Hahahaha