Mon enfant,
le monde est d'une violence insoutenable
te voir grandir :
je crois que je n'en serais pas capable !
Mon enfant, dans quel camp, dis-moi, tu te rangeras,
quand l'heure sera venue de faire des choix ?
te comporteras-tu comme tous ces rats,
qui s'entretuent pour un morceau d'anchois...

Mon enfant,
je parle en père que je ne suis pas,
te voir sourire,
me ferait sans doute franchir le pas
Mon enfant, les sourires ne cachent pas les pleurs, tu vois
et les peurs me pèsent tel un fardeau, telle une croix
ô je sens que je n'me vois pas hausser la voix
je ressens que je serais un père médiocre, je crois !

Mon enfant,
à toi qui encore n'existe pas
et pourtant,
une présence me fait entendre tes pas...
Mon enfant, chair, coeur et sang venu de mes entrailles,
je n'supporterais point de te vivre ainsi ! ! !
Il y a des mères qui avortent leurs failles...
il y a des pères aussi...